
Lille en quartiers

Un jeune média basé à Lille, porté par Noémie Coppin, journaliste fraîchement passée par l’ESJ et déjà porteuse des plusieurs expériences comparables.
Lille en quartiers, c’est du journalisme, plus de l’éducation populaire : dans la foulée du lancement de ce projet, la journaliste a commencé à animer des ateliers d’écriture, « pour une vingtaine de mamans de cinquante ans et plus »… Et puis « le Centre social Lazare-Garreau (de Lille sud) a voulu créer son blog. On lui a proposé une formation ESJ au Centre social, gratuite. » Qui ne devrait pas tarder à commencer.Un travail d’accompagnement et d’insertion qui est donc au fondement de l’engagement de la jeune fille.
Cette dernière s’appuie donc sur deux piliers symboliques : une école de journalisme et un centre social, et allie ainsi professionnalisme de la méthode et travail d’éducation populaire. Cette indispensable dualité est perceptible notamment dans le recrutement. Les réunions mensuelles de rédaction sont ouvertes aux habitants, si bien « qu’il y a un équilibre entre les papiers d’étudiants et ceux des habitants. Les premiers écrivent bien sûr de manière beaucoup plus cadrée, mais quand on leur demande « Et toi, tu en penses quoi ? », ils ne savent pas quoi dire ! De l’autre côté, les habitants proposent plus souvent des chroniques, des papiers personnels illustrés par leur propre expérience… »
Son objectif : être identifié comme un acteur local. « Il faudrait que ça devienne un vrai vecteur médiatique alternatif, pour faire passer des messages, créer du débat… Que ce site soit identifié comme un acteur local. Dans les autres journaux, Nord Eclair ou La Voix du Nord, même s’ils viennent à chaque fois qu’on les invite, les articles sont faits par les journalistes de faits divers. Ils ne viennent pas d’eux-mêmes pour la rentrée des classes, etc. Les marronniers sont faits ailleurs. » Résultat, « notre travail est lu par ces quartiers, mais l’idée est bien sûr qu’un jour cela le soit par les habitants de du centre, et qu’ils se disent : Ah ! ça a été écrit par des habitants de Lille sud ? C’est intéressant ! Ca me donne envie d’y aller ! » Pour y aider, il ne serait pas inutile, reconnaît Noémie, que la presse locale diffuse ce travail. Mais sur le long terme, l’expérience reste fragile : pour l’instant, mis à part un salaire chiche pour Noémie Coppin, personne n’est rémunéré par ce projet, tout jeune : « La DRAC nous aide, l’ESJ nous finance en matériel, mais pour l’instant, ni la mairie de Lille ni l’ACSé ne nous soutiennent… »