Nouvelle toile c’est avant tout l’histoire de deux mordus de multimédia et de cinéma d’Aubervilliers, Rachid Khaldi et Hakim Zouani qui se rencontrent et décident de monter ensemble, une boîte de production. Une aventure qui démarre en 2006 et se poursuit aujourd’hui, après quelques adaptations, par un long métrage sélectionné à Cannes et un court, en préparation.

« Nouvelle toile, c’est une aventure administrative qui existe depuis 2006 mais qui date en réalité depuis bien plus longtemps » commente Rachid Khalid. Rachid Khaldi, 30 ans et Hakim Zouani, 33 ans, deux mecs d’Aubervilliers, se sont rencontrés dans les services jeunesse autour desquels tous deux ont évolué. « J’avais monté une société qui s’appelait Réseau et qui faisait essentiellement du multimédia, de la création de site Web et autres. Quand Hakim est entré dans l’aventure, on a commencé à faire de la vidéo. » Réseau devient Nouvelle toile. Hakim Zouani prend en charge le pôle vidéo, tandis que Rachid reste sur le multimédia. Nouvelle toile monte un certain nombre de projets, des ateliers vidéo pour les jeunes aux productions audiovisuelles. Ils décrochent un certain nombre de contrats avec d’importantes sociétés, dont la chaîne d’information continue LCI. « On a travaillé sur l’émission Dans nos quartiers. Une chronique consacrée à l'actu des cités. On était implantés en banlieue, on  y avait des contacts. Contrairement à eux, on y avait accès. C’était plus facile pour eux de passer par nous. » Ils signent pour un an, mais l’expérience va tourner court au bout de quatre mois. « On a fourni 24 reportages. Au début, on avait une réelle liberté. Après on n’était plus vraiment d’accord avec leur ligne éditoriale.» « On s’est rendus compte qu’on ne venait pas du même monde », poursuit Hakim avant de nuancer : « C’est aussi faute de moyens pour LCI qui a continué l’émission en travaillant en interne. On a continué à travailler pour eux sur d’autres projets. Finalement, ça nous prenait trop de temps par rapport à ce qu’on y gagnait.»

« S’exprimer autrement, caméra à la main »

Laissant de côté l’information, ils se concentrent sur la production de films. « De la fiction et du documentaire, précise Hakim. "Ce qui nous passionne. L’idée c’est parler des quartiers tels qu’on les vit. Des films sur la banlieue on en voit plein mais on ne s’y retrouve pas toujours. Nous on est d’Aubervilliers. On y né, on y a vécu, on y a installé notre boîte de production », insiste Rachid. « Raconter des histoire telles qu’on a envie de les voir à l’écran, ajoute Hakim. C’est aussi l’idée de s’exprimer autrement. Caméra à la main. D’ouvrir aux jeunes de nouvelles perspectives en les amenant à découvrir tous les corps de métier que l’on peut trouver sur un tournage. » Hakim a justement un long métrage dans les tuyaux : Rue des cités, sélectionné lors du dernier festival de Cannes. « Un premier accueil très positif avec une vraie reconnaissance du public et de la profession. » Depuis, le film a également été sélectionné pour le festival de Tanger. Bien parti, le film doit désormais trouver un distributeur pour être diffusé dans les salles en 2012. « On a d’autres projets en cours, reprend Rachid. "On a notamment produit un court métrage Fais croquer de Yacine Knia, un jeune qui a beaucoup de talent. » « Aujourd’hui on est considérés comme des professionnels", se réjouit Hakim. "On a fait nos preuves. On a un court métrage en développement avec des financements obtenus grâce au travail fait avec Rue des cités. » Avec un tournage prévu en avril, « si tout va bien ».