Le Collectif Tribudom est né en 2002 après le second tour des élections présidentielles, à l’initiative d’artistes et de professionnels du cinéma réunis autour du cinéaste Claude Mouriéras. Son objectif, utiliser le 7ème art pour changer le regard des uns sur les autres, et plus particulièrement celui des plus jeunes, en utilisant le cinéma comme un outil d’éducation.

« L’idée est de travailler avec les habitants, en créant un courant entre eux et les artistes, mais aussi entre les habitants eux-mêmes », explique Mona Abdel Hadi, comédienne de formation et coordinatrice de l’association.

Le collectif travaille en priorité avec les jeunes des quartiers dits « sensibles » de l’est parisien et de la petite couronne. « On essaye de détourner le terme « sensible » car ces quartiers sont sensibles, mais à un autre niveau » précise Mona. « Nous les trouvons sensibles, parce qu'ouverts à d'autres cultures, parce que mélangés, parce que dynamiques, agités » peut-on lire sur le site de l’association.

Plusieurs projets du collectif ont été menés dans le cadre scolaire au sein d’ateliers pédagogiques. « Les ateliers sont généralement animés par des professionnels du cinéma bénévoles et un intervenant régulier indemnisé, récemment nous avons travaillé avec des collégiens du 19ème, du 20ème et de Villepinte. Nous travaillons également avec de jeunes adultes, et dans ce cas la question de la rémunération peut se poser. On explore plein de formes différentes de collaboration ».

En 2008 vingt-et-un courts-métrages de Tribudom ont été présentés en avant-première à la Cinémathèque Française et ensuite ont donné lieux à une trentaine de projections publiques. En 2010 deux films de jeunes encadrés par l’association on obtenu des bourses de la fondation d’entreprise de France Télévisions.

Pour l’instant Tribudom n’a pas mis en place un cycle formel de formation, celle-ci se fait au cas par cas : « La formation des jeunes se fait sur le terrain, précise Mona. C’est de l’expérimentation au cas par cas, il nous arrive d’organiser des formations pour les bénévoles de l’association ou les habitants des quartiers. Nous avons par exemple un jeune, Elhadj Sidibé qui a commencé avec nous à suivre des ateliers encadrés par des professionnels pendant les vacances scolaires. Il travaille actuellement sur un scénario avec Claude Mouriéras comme tuteur. Nous ne sommes pas une grosse structure de formation mais nous avons un projet de groupes de 5 à 10 jeunes en développement. L’idée c’est la transmission : on veut que ces jeunes se disent « moi aussi je peux faire de cinéma ». Il n’ya pas que le modèle de Luc Besson pour faire du cinéma dans les banlieues et les quartiers populaires, il existe plusieurs formes possibles »