
Grignywood

Cette association grignoise est née en 2003. Son but : permettre aux habitants des quartiers – de Grigny dans un premier temps- de s’exprimer à travers l’audiovisuel.
Une équipe d’autodidactes de l’audiovisuel, poussée par l’urgence de donner la parole aux habitants de Grigny face à la noria d’images négatives qui fleurissait sur la ville, est à l’origine de cette initiative. Premier projet : un film dont l’idée est émerge en 2002 au moment d’une campagne présidentielle menée sur le thème de l’insécurité, « Grignyfornia », une satyre « sur le traitement médiatique des quartiers est ses dérives (…) Au début, c’était surtout un film pour les gens de Grigny, qui s’exprimaient. Il y a beaucoup de gens qui ont participé, de manière spontanée, un peu dans chaque quartier » explique Omar Dawson, membre fondateur de la structure. « On s’est rendu compte qu’il y avait plein de gens qui s’exprimaient à la place des gens des quartiers : des psychologues, des sociologues, des écrivains… et quand il y avait des gens des quartiers, on voyait que ça avait été casté ».
Les projections du film ont été un succès au niveau local avant qu’un certain nombre de médias ne s’intéressent à l’initiative, dont l’émission Arrêt sur Image présentée par Daniel Schneiderman. « Et c’est à partir de là, que l’on s’est dit, le concept plaît et que l’on peut essayer d’améliorer les choses, surtout au point de vue technique, pour que cela soit commercialisable et diffusable plus largement ». Grignywood multiplie par la suite les projets avec la réalisation de plusieurs court-métrages, notamment « le voile versus la République ».
L’association fonctionne des projets, fonctionne sur la base du bénévolat, ses membres exerçant par ailleurs pour un certain nombre une activité professionnelle dans l’audiovisuel.
Parmi les faits d’armes des responsables, Omar Dawson et Karim Bellazaar : mettre la main sur des vidéo clandestines de la prison de Fleury-Mérogis tournées par des détenus. Cette initiative a débouché sur un projet de documentaire sur l’univers carcéral, qui doit être exploité professionnellement par le biais, cette fois, d’une société de production (I-Screen, créée aussi par les deux compères). Dernier projet en date de la structure : une tournée de prévention basée sur le documentaire réalisé sur l’univers carcéral, avec la participation du rappeur Sinik, de l’acteur Samy Naceri, qui ont tous deux connus la case prison, et de l’ancienne ministre de la justice Marylise Lebranchu, qui elle, ne l’a pas encore connu.