Premier magazine de culture hip-hop à ne pas traiter que de rap, 5 styles, magazine crée en 2003, va se démarquer sur plusieurs points : gratuit, réversible, entièrement financé par des fonds privés. Si le projet marche plutôt bien pendant 8 ans, il est mis en stand-by par son fondateur, Rachid Santaki, qui ne supporte plus le poids de cette aventure qu’il porte seul depuis le départ.

« Je n’étais pas journaliste, je ne connaissais rien au monde de l’édition ». Et pourtant, en 2003, Rachid Santaki lance 5 styles avec une certaine capacité à flairer ce qui est dans l’air du temps. « Au début, on avait un site qui n’a pas marché (www.hip-hop.fr). J’avais un carnet d’adresse alors je me suis dit, je vais lancer mon média. Mes anciens collaborateurs n’y croyaient pas trop. Je me suis lancé quand même avec un ami, un graphiste. » 5 Styles, d’entrée de jeu, se démarque : 5 Styles sera le premier magazine de culture hip-hop à ne pas traiter que de rap. « On se servait du hip hop pour créer une vrai mixité dans les sujets. Avec des interviews de personnalités comme Catherine Lara, Michelle Laroque, les Inconnus… Plus qu’un magazine généraliste, c’était un magazine générationnel. Il y a avait une véritable identité hip-hop mais combinée à la vie de tous les jours. » Ce magazine entièrement financé par des fonds privés réussit à décrocher des contrats avec de gros annonceurs, dont la SNCF et Timberland. « Je les relançais tous les mois. Même s’ils me disaient "on n’a pas de budget avant l’an prochain", je les rappelais quand même. Ce qui les a touchés, c’est ma personnalité, ma motivation. »
Si le projet marche plutôt bien pendant 8 ans, il est mis en stand-by par son fondateur qui ne supporte plus le poids de cette aventure qu’il porte seul depuis le départ. « Un matin je me suis levé, plus envie. Je me suis dit : soit on trouve quelqu’un pour le reprendre, soit on arrête. J’ai trouvé un repreneur mais il ne voulait que la marque pour lancer un projet audiovisuel, ce que je préférais faire moi-même, plus tard. Là j’avais envie de faire autre chose. La page est tournée. » Pour se consacrer à une activité qu’il a développé à travers la rubrique « Mec à l’ancienne » de 5 styles : l’écriture. Soit les limites d’un projet de plus : ne tenir que sur les épaules d’un seul homme.