1000 visages est une association pour la démocratisation de l’art et plus particulièrement du cinéma. Elle a été créée en 2006 par des jeunes professionnels du cinéma et du théâtre, essentiellement originaires de l’Essonne (91) alors en manque de réseaux dans leur domaine. S’étant progressivement intégrés, ils ont décidé, à partir de 2008, de passer le relais en faisant profiter les plus jeunes de leurs contacts et de leur savoir-faire.

« L’art est réservé en France à une élite aristocratisée, affirme Uda Benyamina, fondatrice de 1000 visages. Les jeunes qui sortent des écoles, les techniciens, les acteurs n’ont pas les bons réseaux. Notre but est de démocratiser la culture, de faire un cinéma qui représente les visages de la France d’aujourd’hui dans toute sa diversité, que celle-ci soit ethnoculturelle ou sociale ».
Parmi les faits d’armes de l’association, la réalisation d’un spot d’incitation au vote diffusé sur les ondes hertziennes pendant la campagne de 2007, mais aussi un premier court-métrage en 35 mm, « Ma poubelle géante » remarqué dans les festivals et récemment acheté par France 2. La méthode de 1000 visages consiste à mélanger pour leurs réalisations des jeunes en formation avec des équipes de professionnels confirmés. Ainsi, « sur Ma poubelle géante nous avons travaillé avec un scripte qui a bossé avec Audiard et ou encore Alain Tasma et avec un grand chef opérateur, Ricardo Aronovitch ».
Ces succès ont donné une autre ampleur au travail de l’association en débloquant notamment les financements, octroyés principalement par les collectivités sous forme de subventions mais aussi par des fondations d’entreprise. Renforcée, 1000 visages a pu mettre en place les stages Ciné talents, qui permettent plusieurs fois par an à des jeunes de suivre une formation auprès de professionnels. « A travers ces stages les jeunes ont réalisé deux films qui sont actuellement dans les festivals dont l’Odyssée bourgeoise tourné à Grigny, La ville la plus pauvre de France. Nos participants viennent des quartiers mais aussi des classes moyennes, qui peuvent aussi galérer. Au début nous n’avions que des renois et des rebeus dans nos stages, mais c’est important de mélanger » explique Uda qui ne veut pas s’arrêter là : « Nous avons eu l’idée de monter une vraie école. Mon rêve est que d’ici 10 ans les jeunes formés par 1000 visages réussissent et transmettent leurs savoirs. Car pour se former il faut réussir le concours de la FEMIS ou avoir beaucoup d’argent, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de jeunes dans les quartiers ».
L’association 1000 visages participe par ailleurs à la mise en place d’une fédération, la FEDCA (FEdération pour la Démocratisation du Cinéma et de l’Audiovisuel), rassemblant les associations ayant une démarche similaire : « Ca fait longtemps qu’on avait envie de se fédérer. Un jour Jérôme Maldhé m’a appelée pour me proposer ce projet de fédération. Le Festival Cité Art dont il s’occupe a été un noyau pour se rencontrer et mettre nos forces en commun plutôt que d’avoir des rapports de concurrence. »

Pour vous inscrire aux stages Ciné talents contactez 1000 visages